Écriture à quatre mains : le cas de François Pyrard de Laval et Jean Thévenot

Auteurs-es

  • Devika Vijayan Université de Calgary

DOI :

https://doi.org/10.29173/cf441

Mots-clés :

récits de voyage, François Pyrard de Laval, Jean Thévenot

Résumé

La rédaction des relations de voyage confère un nouveau statut au voyageur, celui de l’écrivain. Cette conception nouvelle met au jour une opposition entre l’écrivain-voyageur et le voyageur-écrivain. À l’un reviendrait les compétences de l’écriture, une vision de l’ailleurs qui s’offre par la médiation de l’artifice littéraire. L’autre note souvent ses perceptions immédiates dans un style simple. Mais que dire des voyageurs qui ne savent ni lire ni écrire? L’étude de Grégoire Holtz démontre que la période « entre le Moyen-Âge jusqu’à la fin du XVIIe siècle, est une période particulièrement fertile pour la composition des récits de voyage à quatre mains » (Holtz 300).

Nous analyserons le cas spécifique de François Pyrard de Laval et celui de Jean Thévenot, deux voyageurs qui s’embarquent vers les Indes orientales au XVIIe siècle. Pyrard est natif d’une famille de marchands de Laval et il est à la limite de l’analphabétisme. Jean Thévenot, quant à lui, est bien éduqué, mais comme il est mort sur le chemin de retour, c’est son frère qui achève la deuxième partie de ses Voyages. Quelles qu’en soient les raisons, l’appel à un rédacteur pour écrire le voyage semble très répandu et la grande constante de cette forme d’écriture est l’effacement du rédacteur derrière la figure du voyageur.

Nous examinerons le rôle de ces deux copistes : Pierre Bergeron et Bonaventure Thévenot. S’agit-il de simples scribes ou bien des rédacteurs qui ont profondément modifié le récit du voyageur pour satisfaire aux attentes du public?


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Publié-e

2018-01-26