Peinture des mœurs dans les Lettres chinoises du marquis d’Argens
DOI :
https://doi.org/10.29173/cf444Mots-clés :
Chine, marquis d’ArgensRésumé
L’exotisme chinois tel que conçu à l’époque des Lumières est étudié, souvent en tant que partie de l’exotisme oriental, depuis le début du XXe siècle (citons entre autres L’Orient dans la littérature française au XVIIe et au XVIIIe siècle de Pierre Martino, L’Orient romanesque en France (1704-1789) de Marie-Louise Dufrenoy). Malgré de nombreuses recherches déjà faites, la Chine abordé du point de vue de sa présence dans les romans des Lumières n’a pas été scruté dans ses enjeux à la fois philosophique et esthétiques. Pour saisir la spécificité de l’engouement pour ce pays, nous proposons d’examiner les Lettres chinoises du marquis d’Argens, une des nombreuses œuvres de l’époque qui s’inspirent du roman épistolaire polyphonique des Lettres persanes (1721) de Montesquieu.
Dans le roman du marquis d’Argens, la Chine ne constitue pas toujours un exemple positif. Les divers aspects de la réalité chinoise et occidentale sont utilisés dans des comparaisons et des analogies qui révèlent la faiblesse universelle de l’être humain: la cupidité, la vanité, l’intolérance et l’hypocrisie, etc.. En donnant la parole aux personnages chinois, l’auteur invite le lecteur à participer à la réflexion et à la critique de la situation en France par le biais d’un miroir qui lui tend l’Autre. La forme épistolaire polyphonique empêche de tirer des conclusions trop rapides et univoques. Cependant, par ces comparaisons systématiques, d’Argens formule les critères universels d’un pays bien géré et d’une condition humaine bien vécue.
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