Le transgressif comme pratique textuelle politique dans l’œuvre de Rachid Mimouni

Auteurs-es

  • Azouz Ali Ahmed Queen's University

DOI :

https://doi.org/10.29173/cf505

Résumé

Signe de rupture considérable dans l’espace littéraire maghrébin, l’œuvre de Rachid Mimouni, en particulier sa trilogie ( Le Fleuve détourné, Tombéza et L’Honneur de la tribu), a dès le début des années quatre–vingts, en introduisant toutes les formes du transgressif dans le tissu textuel, non seulement mis en relief l’ensemble des questions interdites dans l’espace public (sexualité, inceste, religion, politique, etc.), mais également ébranlé les codes culturels en vigueur dans la société algérienne, et les assises idéologiques et politiques du récit national sur lesquelles reposait le système du parti unique. Ainsi le transgressif, qui se déploie derrière les voiles de motifs romanesques exacerbant à la fois les pratiques déviantes (la zoophilie, par exemple, comme substitut aux libres échanges sexuels impossibles dans des milieux conservateurs, est une manière de pointer la situation angoissante que vivent les jeunes sans avenir et sans possibilité de fonder un jour un foyer) et les formes de violences institutionnelle et sociale, prend une place fondamentale dans l’œuvre et en configure ses moments les plus forts. Il s’agira pour nous de montrer comment Mimouni mobilise les ressources du transgressif (à la fois stylistiques et rhétoriques, mais relevant dans une certaine mesure non seulement du discours social, mais aussi de l’anthropologie culturelle) afin de faire ressortir, en la dévoilant tout en la voilant, une forme d’oppositionnalité au discours politique hégémonique.

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Publié-e

2019-12-19