Dialogisme dans les "Lettres chinoises" (1739-1740) du marquis d’Argens

Auteurs-es

  • Miao Li Université de Calgary

DOI :

https://doi.org/10.29173/cf559

Résumé

Benveniste (91) distingue le dialogue et la citation comme formes spécifiques de la communication humaine, ce qui permet à celle-ci de se constituer en langage. On remarque que le dialogue et la citation sous-tendent  l’existence d’une autre personne, ce qui signifie que le langage lui-même implique l’altérité. Quant à Bakhtine, il insiste sur le caractère inéluctablement polyphonique, dialogique, de tout discours: « tout énoncé, depuis la réplique d’un dialogue jusqu’au traité scientifique comporte un commencement absolu et une fin absolue marqués par la prise de parole de l’autre » (Amorim 83). Toute œuvre, à l’étape initiale et à l’étape de l’achèvement, tient compte du « type du destinataire » et de « la spécificité du rapport du locuteur à l’autre » (86). 

En effet, dans le roman épistolaire, les échanges entre destinateurs et destinataires sont des instances linguistiques communicatives qui confrontent directement le Moi et l’Autre. Qui plus est, le paratexte s’impose comme une autre forme de dialogue entre l’auteur et le lecteur pour mieux présenter cet Autre. À travers l’étude de diverses formes de dialogisme présentées dans les Lettres chinoises du marquis d’Argens, notre article vise à mettre en évidence les facteurs réunis pour que les personnages chinois et le savoir sur la Chine participent à la réévaluation des valeurs et de la réalité françaises du siècle des Lumières.

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Publié-e

2020-05-23