"Le fil des kilomètres" (2013) de Christian Guay-Poliquin : la déconstruction du sens

Auteurs-es

  • Steven Urquhart Université de Lethbridge

DOI :

https://doi.org/10.29173/cf571

Résumé

Cette contribution s'intéresse à la déconstruction de la quête du sens du personnage principal . L'histoire d'un homme qui quitte ce qui rappelle Fort McMurray lors d'une panne d'électricité transnationale pour aller retrouver son père malade, Le fil des kilomètres met en scène un voyage non-initiatique et une sorte de death drive dans un cadre qui devient de plus en plus dystopique au fur et à mesure que le protagoniste anonyme avance vers l'est d'un pays immense innommé. Hanté par un cauchemar qui rappelle le mythe grec du minotaure, le protagoniste se sent poursuivi en même temps qu'il poursuit une certaine plénitude fatale et irréalisable. Porteur d'un discours qui déconstruit de façon implicite l'idéal progressiste de l'Occident, ce roman d'anticipation joue sur la psychanalyse et laisse entendre qu'il est impossible de se débarrasser de la bête et de sortir du labyrinthe qu'incarne le monde. A la fois troublant et fort ironique, le roman constitue une sorte d'anti-road novel. Le fil conducteur du roman se défait et le roman finit par insister sur une certaine immobilité qui se rattache en fin de compte au retour éternel nietzschéen. 

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Publié-e

2020-05-23