Penser au-delà du binarisme: Étude des stratégies de reconnaissance et de ré/conciliation des altérités dans « Aux États-Unis d’Afrique » d’Abdourahman Waberi

Auteurs-es

  • Jennifer Boum Make Georgetown University

DOI :

https://doi.org/10.29173/cf584

Résumé

Dans  « Aux États-Unis d’Afrique » (2006), Abdourahman Waberi renverse le monde et instaure de nouveaux rapports de force. L’espace géographique alors renommé Etats-Unis d’Afrique, est une fabrique du pouvoir politique, social et culturel qui domine le Nord géographique des dépossédés. Dans le récit, la mise en place d’un patrimoine culturel africain suggère en premier lieu le dépouillement de ceux associés à d’anciennes puissances coloniales et dans en second lieu, une pratique conjointe de destitution et de restitution du nom. Le Nord de l’envers et les États-Unis d’Afrique de l’endroit sont non seulement les vecteurs de rapports de domination mais tracent plus précisément les contours d’un binarisme: le Sud géographique impose l’hégémonie africaine au reste du monde. Au coeur de cet espace mondial redessiné, Maya/Malaïka (prénom d’adoption), personnage central du récit, est en mouvement; quittant les États-Unis d’Afrique en quête de ses origines, elle se met en route vers le Nord, et prend le chemin du re(/dé)tour dans les dernières pages du récit.

S’agirait-il là de la subversion du binarisme géographique, d’une distortion d’un modèle d’espace frontalier figé par le biais du motif de l’errance ? Ainsi, en quoi peut-on déceler dans l’oeuvre de Waberi plusieurs niveaux de déstabilisation de toute proposition binaire, qui atteignent leur culmination avec le motif de l’errance ? Dans quelles mesures, le voyage de Maya tend vers une remise en question des moules identitaires géographiques et culturels, et à quels effets ?

Téléchargements

Publié-e

2021-01-15