Perte, exil et mémoire dans Prendre refuge de Zeina Abirached et Mathias Énard

Auteurs-es

  • Isabelle Bernard Université de Jordanie

DOI :

https://doi.org/10.29173/cf744

Résumé

Cet article parcourt un roman graphique qui fait date dans l’histoire littéraire récente puisqu’il a été conçu par la dessinatrice Zeina Abirached en étroite collaboration avec l’écrivain Mathias Énard. Selon un plan triaxial, nous constaterons que l’esthétique de l’artiste a été revigorée par l’apport du romancier vers une ouverture et une hybridité fructueuses. Nous verrons que l’animation d’une réfugiée en figure centrale découle d’un puissant devoir moral des deux artistes qui nourrit une réflexion sur la nécessité pour les victimes de guerre de témoigner et de voir recueillis leurs témoignages dans un devoir de mémoire qui doit, pour les sociétés contemporaines, être autant individuel que collectif. 

Biographie de l'auteur-e

Isabelle Bernard, Université de Jordanie

Docteure de la Sorbonne-Nouvelle, Isabelle Bernard est professeure au Département de Français à l’Université de Jordanie à Amman depuis 2009. Ses domaines de recherches sont la littérature française et francophone, la culture et la pensée françaises contemporaines. Elle a publié une monographie intitulée « Patrick Deville : “une petite sphère de vertigeˮ.  Parcours dans une œuvre contemporaine » (Paris: L’Harmattan, 2016) ainsi qu’une soixantaine d’articles sur le roman français contemporain (Echenoz, Deville, Ph. Claudel, Chevillard, Toussaint, T. Reverdy, Majdalani, Énard, Ferrari, Ziadé, NDiaye, Slimani, Fournier…).

Elle a également fait paraître des travaux en didactique de la littérature, notamment sur l’apport du journal d’étudiants et de la pratique du théâtre en FLE, grâce à des expériences menées avec ses étudiants.

Par ses participations régulières à des traductions en langue française (les romans Toi dès aujourd’hui (1968) de Tayssir Sboul (Dar Azmina, 2011), Al-Najdi le marin (2017) et Hâpy. Histoire d’un transgenre koweïtien (2019) de Taleb Alrefai (Actes Sud, 2020 et 2022) ainsi que des extraits de l’Épopée d’Antar Ben Chaddad (Dar Azmina, 2020), elle participe au processus de valorisation du patrimoine littéraire arabe ancien et contemporain.

Elle a également co-organisé plusieurs colloques francophones en Jordanie : « La réception mondiale et transdisciplinaire des Mille et une Nuits » (2011) et « La réception transdisciplinaire d’Albert Camus » (2013) ainsi que le premier colloque international consacré aux « Création(s) et réception(s) de Patrick Deville » (2017) tenu à l’Université de Regensburg (Allemagne). 

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Publié-e

2023-12-31

Numéro

Rubrique

Articles